Mme la Conseillère ARTHAUD : Madame la Vice-Présidente, madame la Vice-Présidente à l’éducation, cher-e-s collègues, nous ferons cette intervention à deux voix avec Marie-Christine Burricand, et nous voterons favorablement ces délibérations.
Tout d’abord, notre groupe politique se félicite de la mise en œuvre d’un schéma directeur concernant les collèges, qui va permettre, enfin, d’avoir une vision sur du moyen et long terme. Nous héritons, aujourd’hui, d’une situation catastrophique liée à l’absence d’un tel schéma les années précédentes, doublé d’un sous-investissement sur les questions d’éducation. Force est de constater aujourd’hui, et nombreux sont ceux qui le dénoncent depuis plusieurs années, un manque criant de collèges, des bâtiments en mauvais état, des mauvaises conditions d’accueil pour les élèves. Le choix de la majorité métropolitaine de porter à 300 millions d’euros le budget consacré à l’éducation va permettre, dans le mandat, de répondre à l’urgence que nous connaissons tous. Avec la création de cinq nouveaux collèges sur le mandat ainsi que la réhabilitation d’une grosse dizaine d’autres bâtiments, la Métropole prend enfin ses responsabilités.
Ce schéma directeur se double d’une réelle politique éducative, comme cela a été présenté à la rentrée et comme madame Moreira vient de le rappeler. Cependant, malgré la nécessité d’avoir une politique éducative, il ne faut pas céder à la tentation de laisser à l’école seule la responsabilité de pallier aux problèmes de la société, notamment sur les questions d’égalité femmes/hommes ou sur les questions d’écologie. Le grand débat que nous connaissons sur la création de cours d’école non genrées, par exemple, ne peut n’avoir pour seule réponse que la disparition des terrains de foot au profit d’arbres. Réfléchissons à dégenrer les usages plutôt que les espaces, permettons aux filles de s’approprier les terrains de foot et autorisons les garçons à sauter à la corde, dans et hors de l’école. Autre exemple, ne laissons pas aux seuls enseignants la responsabilité d’apprendre aux enfants à trier les déchets, dans l’espoir qu’ils rapportent ces pratiques à la maison, tout en les culpabilisant parce qu’ils n’ont pas installé de poubelle de tri dans leur classe.
Il faut se méfier de la déconnexion qu’il peut exister entre les assemblées d’élus et la réalité, et j’invite vraiment chacun des élus à se rendre dans des établissements scolaires, à y rester, à discuter avec les élèves, la communauté éducative, les parents d’élèves, pour se rendre compte de la nécessité d’un plan d’urgence pour l’éducation.
Les élèves ont, certes, besoin d’être accueillis dans des locaux vivables, mais ce n’est pas le seul problème. D’autres questions, qui relèvent plus ou moins des compétences métropolitaines, méritent d’être considérées.
La question des élèves qui attendent plus d’un an pour avoir une notification MDPH, celle du manque d’AESH, du manque d’enseignants, du manque de moyens dans les classes pour aménager les espaces, les outils, les apprentissages pour les élèves.
La question des élèves qui vivent dans des situations de très grande précarité : ils sont peut-être très contents d’être dans un beau collège, mais ils ne sont pas nécessairement disponibles pour apprendre. On ne va pas aller leur faire un cours sur « manger un petit déjeuner équilibré » alors que leur problématique est, d’abord, d’avoir quelque chose à manger.
En tant que professeur des écoles, à Villeurbanne, en REP+, je tiens à me faire la porte-parole de tous ceux et toutes celles qui vont travailler tous les matins pour la réussite de tous les élèves, qui ont les mains dans le cambouis, qui font ce qu’ils peuvent avec les moyens qu’ils ont et qui se font tomber dessus par des politiques, des pseudo-scientifiques qui n’ont qu’un but idéologique en tête : privatiser notre école publique.
Avant de laisser la parole à ma camarade Marie-Christine Burricand, j’en appelle à tous les élus métropolitains à se joindre aux luttes des enseignants, des AESH, des AED pour demander un plan d’urgence sur l’éducation.
Je vous remercie.