Madame, Monsieur,
La multiplication des plans et conventions pour le logement, dans la métropole, faisant suite à une série de lois destinées officiellement à sortir du mal-logement nous mobilisent tous. Beaucoup d’efforts sont faits pour mieux gérer le logement social, les attributions mais, chaque année, le rapport de la Fondation Abbé-Pierre vient donner un écho médiatique à ce que nous constatons tous : les tensions montent autour des demandeurs car les attentes sociales sont de plus en plus fortes pour l’accueil, l’hébergement, les publics prioritaires, le logement social dans son ensemble.
Je suis intervenu le 18 mars dernier en Conseil de métropole pour donner un écho à ces situations et tenter de percer un faux consensus, qui laisse croire que les actions portées par la Métropole vont inverser les tendances au mal-logement dans un monde de précarisation continue du travail.
L’attractivité métropolitaine n’y change rien, car elle concerne aussi bien les investisseurs que les salariés ou les migrants. Nous savons que nous aurons, demain, plus de mal-logés, plus de demandeurs, plus de publics prioritaires, … Or, nos moyens stagnent ou régressent.
Je sais que beaucoup d’entre vous veulent défendre le modèle du logement social, le renforcer et mieux répondre, enfin, à la demande toujours plus forte ; mieux entretenir et maintenir un patrimoine historique ; plus et mieux construire partout dans l’agglomération ; mieux accompagner les locataires pour le vivre-ensemble ; mieux accueillir et accompagner les publics fragiles, les demandeurs prioritaires ; mieux articuler l’hébergement d’urgence, l’hébergement social et le logement social.
Mais, nous ne pouvons seulement faire le gros dos en espérant que l’orage passe ! Ce n’est pas un orage passager, mais un climat de long terme pour la privatisation du logement. L’accélération des décisions pour des cessions de logements massives, par les bailleurs, en est un signe évident. Elle aboutira, comme partout, à un mal-logement encore plus large, un taux d’effort des locataires toujours plus insupportable, des tensions sociales et territoriales toujours plus fortes.
La tradition lyonnaise du débat public cherche toujours un compromis humaniste qui laisse sa place à l’économique et au social, mais il ne peut y avoir de compromis socialement acceptable dans une politique de marchandisation du logement. Il n’y aura aucun ruissellement de l’immobilier de luxe vers le logement social.
Nous avons besoin d’une affirmation publique forte, politique et citoyenne, pour une fiscalité et une politique foncières au service du logement, une taxe d’aménagement redistributive, une ambition de construction de logement social abordable et d’hébergement à la hauteur des besoins partout dans l’agglomération, le retour à une aide à la pierre de haut niveau dans le budget de l’État, une mobilisation du 1 % logement vers tous les publics -y compris les salariés pauvres- et sa généralisation à tous les salariés, quels que soient le statut et la taille de leur entreprise.
C’est pourquoi je vous propose d’organiser une rencontre publique sur l’enjeu du logement, avant l’été 2019, pour faire entendre une réelle ambition pour le logement social -au-delà du nécessaire constat du mal-logement et des mesures d’urgence nécessaires-, une ambition pour dire à tous les demandeurs, locataires et acteurs : le logement social a un avenir si nous l’affirmons ensemble !
Restant à votre écoute,