M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération -après beaucoup d’autres- prolonge une démarche qui produit beaucoup de documentation, annonce beaucoup de résultats en termes de projets financés, de partenariats, de créations d’entreprises, …
Les conventions justifient le financement par l’objectif de, je cite, « favoriser la production d’innovations génératrices de valeur ajoutée et d’emploi pour les entreprises et le territoire »… C’est un dossier porté par la commission Développement économique, numérique, insertion et emploi, en relation avec la DIRECCTE dont nous savons tous qu’elle est la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi…
Bien évidemment, j’ai attentivement cherché s’il y avait des éléments d’évaluation de l’impact sur l’emploi de ces démarches. Eh bien… rien !
Bon, ce n’est certainement qu’un oubli de rédaction, mais il se trouve que je suis, par ailleurs, invité comme enseignant-chercheur à certaines initiatives d’un de ces pôles de compétitivité. C’est ainsi que j’ai été invité au premier rendez-vous CARA de 2019, qui se tiendra le 28 mars prochain à Saint Jean d’Ardières.
Certains connaissent sans doute cette Commune et son entreprise, dont le premier dirigeant est assez connu à Vénissieux -et aussi dans le Poitou d’ailleurs-. Vous savez, c’est le propriétaire de Saint-Jean Industrie : cette entreprise de fonderie, qui se spécialise dans la reprise pour démolition des fonderies qui alimentaient la filière automobile française et dont les économistes peuvent constater le déclin accéléré.
Ce dirigeant avait racheté l’usine vénissiane Duranton, pour la fermer. Nous avions prévenu les élus d’Ingrandes sur Vienne, et les syndicats des deux fonderies de cette ville, de ce qu’il fallait penser des promesses de Saint-Jean Industrie.
Mais, la machine de guerre destructrice de l’industrie automobile ne s’arrête pas à de tels détails…
Monsieur Collomb, avant monsieur Kimelfeld -sur ce sujet, votre accord est total-, nous expliquera la nécessité de la destruction créatrice… Les ouvriers, leurs familles et le tissu local ont bien compris qu’ils faisaient partie de la part destruction mais, visiblement, la part créatrice reste trop floue pour être précisée dans cette délibération.
Nous avons, à plusieurs reprises, demandé un bilan pour l’emploi de ces pôles de compétitivité et nous nous étions abstenus jusqu’à maintenant…
Cette fois, nous voterons contre.