Mme la Conseillère PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, parce que nous sommes convaincus que l’éducation est un pilier de la République et que beaucoup de choses se jouent au collège, en termes d’avenir, de développement de l’individu, de citoyenneté, notre groupe s’est toujours mobilisé pour plaider cette cause. Nous sommes intervenus, à de nombreuses reprises, lorsque le Département gérait cette compétence, notamment par la voix de Marie-Christine Burricand, pour dénoncer la faiblesse des budgets consacrés à l’entretien des collèges mais également l’absence de prospective éducative. Nous sommes présents sur le terrain, aux côtés des enseignants, des personnels et des parents d’élèves qui se mobilisent, pour obtenir des moyens qui soient à la hauteur des enjeux éducatifs et sociaux des territoires. Avec différents élus de Vénissieux, nous avons soutenu, le 20 mars dernier, l’initiative festive et revendicative, des collèges de Vénissieux et Lyon 8°, et je peux vous confirmer que la détermination est grande pour que d’autres choix politiques replacent l’éducation au centre de l’action publique.
Je profite de cette délibération pour aborder, globalement, la situation des collèges de Vénissieux. Mon intervention donne suite à un courrier que je vous ai adressé, monsieur le Président, en date du 13 juin, après avoir rencontré le 10 mai dernier monsieur Eric Desbos -Conseiller délégué en charge de l’Éducation, des collèges et de l’action éducative-, avec Yolande Peytavin, Marie-Christine Burricand et Idir Boumertit.
La réhabilitation du collège Elsa Triolet est engagée. C’est la promesse d’une amélioration des conditions d’apprentissage dans cet établissement, et nous en sommes satisfaits. Je me permets, toutefois, d’insister sur la conclusion du projet. L’enveloppe financière initialement débloquée, de 9M€, n’est pas suffisante pour une réhabilitation complète de l’établissement. Monsieur Desbos nous informe que, d’une rénovation partielle à 9M€, nous passons à un projet de rénovation globale à 18M€ et qu’une enveloppe complémentaire de 9M€ sera engagée. Confirmez-vous, monsieur le Président, les annonces de votre Conseiller délégué ?
Concernant le collège Aragon qui, depuis sa construction en 1974, n’a jamais connu de travaux importants, cela fait 10 ans que les enseignants, les parents d’élèves et nous-mêmes, alertons sur la situation de cet établissement qui devient critique. Monsieur Desbos nous a affirmé que la réhabilitation sera programmée dans le prochain mandat. Nous espérons que les études vont démarrer dès à présent. Et, en attendant la réalisation ce projet, l’établissement nécessite des travaux d’urgence pour accueillir dignement les collégiens.
L’extension du collège Michelet est attendue comme une bouffée d’oxygène par les collégiens, les personnels éducatifs, techniques et administratifs. Dans un contexte d’augmentation des effectifs, nous espérons que les nouveaux espaces, et la cantine sur site, permettront une rentrée scolaire 2019 apaisée.
Nos territoires se développent, notre population augmente. La construction d’un collège supplémentaire à Vénissieux est une excellente avancée, elle accompagne notre dynamisme. En très grande proximité de Saint Fons, cet établissement permettra l’accueil de 700 collégiens des deux Communes. Sa localisation, avenue de la République, vise à un rééquilibrage des établissements sur le périmètre, pour un maillage plus complet.
Nous approuvons l’achat de la parcelle de terrain identifiée par la Métropole, avec quelques questions sur sa délimitation exacte et sur la cohabitation que vous projetez avec le CORPS, actuellement utilisateur des lieux. Comptez-vous vous servir des équipements sportifs existants ? Envisagez-vous une mutualisation avec le CORPS ? Peut-être faut-il resituer ce qu’est le CORPS, club omnisport créé en 1973 par l’émanation de plusieurs Comités d’entreprises de Rhône-Poulenc. Il est aujourd’hui composé d’une trentaine de sections sportives affiliées à la FSGT (Fédération sportive générale du travail), et continue de porter un engagement d’éducation populaire.
Cette structure est utile aux Vénissians, qui ne manqueront pas de se poser des questions sur l’avenir de ce site. C’est pourquoi je souhaiterais des éclaircissements. J’espère que la Métropole sera dans une dynamique de communication et de concertation tout au long du projet avec la Ville, l’ensemble des partenaires et les usagers.
J’ouvre une parenthèse sur la situation du collège Alain, qui va disposer d’une antenne provisoire sur la Commune de Vénissieux, pour permettre l’accueil des collégiens, le temps de finaliser le projet du futur collège à Vénissieux. Je voudrais m’assurer que ces adolescents seront accueillis dans les meilleures conditions, et que des aménagements spécifiques soient prévus par la Métropole pour des entrées et sorties sécurisées. Et je referme la parenthèse.
Marie-Christine Burricand et moi-même avons souvent alerté sur une lacune, du Département puis de la Métropole, en terme de prospective. L’avenir de notre territoire doit s’envisager dans sa globalité et se dessiner, au minimum, sur les 20 prochaines années. Nous devons anticiper, et sortir d’un système de réponse à courte vue. Notre prospective scolaire doit être ambitieuse et visionnaire.
Concrètement, avec le développement du Puisoz Grand-Parilly et la progression de la population, nous savons que la capacité des collèges actuels sera rapidement limitée. Nous devons, dès aujourd’hui, identifier les terrains sur lesquels nous construirons, demain, des collèges.
Il existe encore des emprises foncières disponibles que nous aurions tout intérêt à réserver pour ne pas se retrouver, dans 10 ans, sans solution. L’actuel secteur de la Plaine des jeux n’a pas encore de destination définitive et pourrait accueillir l’implantation d’un collège, accompagné d’équipements sportifs.
Monsieur le Président, il nous paraît urgent de mettre une réserve sur ce genre de terrains, idéalement placés et disponibles, pour notre « Métropole de demain ». C’est aussi cela que d’avoir de l’ambition éducative.
Je vous remercie.