« On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les pauvres ne s’en sortent pas. »
Au lieu de stigmatiser, il faudrait d’abord s’entendre sur la notion d’aides sociales et leur montant. Ceux qui en critiquent l’existence évoquent un tiers du PIB et font de cette masse la cause des problèmes rencontrés par l’économie française. Mais ce chiffrage intègre les prestations de retraite, de santé, … Une approche plus réaliste évalue les allocations versées par l’État -dont le RSA, les prestations handicap et l’ASS- à environ un point de PIB. S’ajoutent les allocations versées par les Départements et/ou Métropoles au titre de la dépendance et de l’aide à l’enfance. Si l’on retient en plus les aides au logement, à la petite enfance, à la vieillesse, c’est 6 % du PIB qui sont consacrés aux aides sociales, montant conséquent mais cinq fois plus faible que ce que proclament les critiques des allocations sociales.
En réalité, les allocations complètent les dépenses sociales de toute nature et s’il peut y avoir un problème, c’est celui de l’insuffisante couverture des besoins de base. Il est, par exemple, évident que la non-indemnisation d’un chômeur sur deux contribue à l’exclusion durable de centaines de milliers de personnes du marché du travail.
En revanche, les plus de 7 milliards d’ »aides sociales » aux grandes fortunes ne sont pas mises en cause. Le Gouvernement prévoit même d’exempter le patronat de ses responsabilités dans le chômage en supprimant les cotisations dues pour cela. Aux salariés de payer !
La même logique inspire la réforme des retraites, les attaques contre les services publics, la mise en place d’une sélection à l’université. À la société des biens communs et des causes communes, ils veulent substituer le monde de la compétition à outrance. Certains roulant carrosse et d’autres s’épuisant à pied ou gisant dans le fossé. « En marche » signifiait donc cela…