M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, en l’absence de notre camarade Bernard Genin, quelques commentaires.
Comme l’an dernier, nous voterons ce compte administratif qui exécute un budget pour lequel nous partageons un certain nombre de choix même si on en critique d’autres et nous nous abstiendrons sur le budget supplémentaire.
Une première remarque concernant la comparaison, difficile certes, entre l’exercice 2014 et l’exercice 2015, de même qu’entre le budget primitif et le compte administratif. Difficile, certes, mais pas impossible pour nous. Et, par exemple, sur des compétences qui étaient exclusivement Départementales, comme le RSA, ou exclusivement Communautaires -pratiquement- comme la propreté, ou même sur des compétences partagées, comme la voirie, mais pour lesquelles on connaît les équipements concernés, il nous semble que, sans aller vers une comparaison globale des comptes administratifs, les éléments de comparaison détaillés des principales évolutions, quand elles étaient possibles, auraient été une bonne chose.
La deuxième remarque porte sur les marges de manœuvre. Le chantier peut-être a mal été mené parce qu’évidemment, si nous avons bien compris qu’il y avait besoin de trouver des marges de manœuvre, l’analyse des résultats semble penser que nous avons trouvé ces marges, ce qui est évidemment un petit peu ambigu. D’ailleurs, en parlant de marges de manœuvre, on pourrait s’interroger pour savoir si, dans la discussion avec les banques quant aux emprunts toxiques, nous avons eu beaucoup de marges de manœuvre !
Sur le fonds de compensation, monsieur le Président, nous portons ici une position pour tenir le cap à Gauche -sans doute vous rappelez-vous de cette expression que vous aviez entendue sur les marchés Vénissians en 2014 et en 2015. Oui, nous voulons tenir le cap à Gauche dans un contexte -et je suis bien obligé de le reconnaître- où nous sommes plutôt dans le « tout à Droite », y compris dans ce Gouvernement, dont malheureusement vous avez choisi de soutenir le symbole le plus marquant de cette dérive -que certains appellent « social-démocrate » mais il faut bien donner son nom de « dérive à Droite »- que représente ce ministre, dont on se rappelle surtout la « bourde sur les costumes » !
C’est, par exemple, pour cela que nous restons radicalement opposés au discours de la dette qui justifie les politiques d’austérité publique qui sont la principale contrainte qui pèse sur la Métropole comme sur nos Communes. Et, de ce point de vue, nous pensons que les Islandais ont bien eu raison, après 2008, de refuser de se soumettre au diktat qui leur était donné et de refuser de payer les dettes des banques. Malheureusement, ce qui se passe aujourd’hui en France, c’est que nous sommes tous contraints à mettre en œuvre des politiques qui résultent de cette soumission du fait que nos États ont décidé de renflouer les banques. Cela dit et pour revenir à ce Compte administratif, on ne peut que constater -et même le groupe UDI et apparentés l’a dit- que nous avons une bonne exécution de ce budget. Cela dit, une bonne exécution ne masque pas les inquiétudes que nous avons sur l’accroissement des inégalités, de la précarité, de leurs conséquences sur l’ensemble de nos collectivités.
Et, de ce point de vue, permettez-moi un commentaire sur cette étude -dont vous vous êtes vanté- portant sur le fait que la Métropole contribue à la richesse de sa région, de son environnement et ses 10 milliards d’euros : c’est assez amusant parce qu’en fait, n’importe quel ouvrier d’une entreprise à fort capital sait très bien que le chiffre d’affaires qu’il génère est bien au-delà du salaire qu’il en tire. L’écart entre le PIB et le revenu disponible est, bien sûr, très dépendant de l’activité. De ce point de vue, il y a toujours eu répartition entre les territoires, il y a toujours eu un effet de redistribution ; il était d’ailleurs volontairement organisé au niveau d’une politique d’aménagement du territoire. Constater que notre Métropole est effectivement contributrice nette dans la redistribution, ce n’est que finalement « découvrir la lune », monsieur le Président.
Voilà pour ces quelques commentaires.