Archives par mot-clé : Séance publique du 27 avril 2018

Et la première couronne alors ?

N° 2018-2696 - Approbation des conditions générales d'accès et d'utilisation du service Vélo'v et du service de location de longue durée de vélos à assistance électrique -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, notre collègue Vesco vient de dénoncer les comportements économiques sauvages autour de l’économie collaborative et des divers projets de vélos en libre-service. Il devrait aller au bout de sa découverte des méfaits de la concurrence libre et non faussée et de l’échec de toutes les tentatives de régulation comme dans le domaine de la finance… Pour notre part, nous restons convaincus que le service public est la meilleure réponse…

Avec cette délibération, nous précisons les modalités de location des Vélo’v et des locations de longue durée du contrat de mise à disposition de mobiliers urbains supports d’information et prestations de services de mobilité avec la société JC Decaux.

Nous ne reviendrons pas sur les échanges lors des délibérations autorisant ce contrat et du lien ainsi fait entre la publicité permise par le mobilier urbain et le financement d’un service public de mise à disposition de vélos. Nous sommes, sur le fond, opposés au financement par la publicité -que ce soit des réseaux internet ou de services publics- pour une raison fondamentale bien connue dans le domaine du numérique, « Si c’est gratuit, c’est toi le produit ! », mais nous ne sommes pas non plus des irréalistes et comme on dit en chinois de la réforme, « Peu importe que le chat soit noir ou blanc, tant qu’il attrape des souris », -citation que le président Macron imputait par erreur à Mao, mais qui est de Deng… Mais, de fait, le service vélo n’est pas gratuit et ce marché permet des conditions économiques de location qui sont attractives.

Reste donc qu’on nous demande notre avis sur les conditions de location, que nous voterons, mais en regrettant qu’on ne nous demande pas notre avis sur les localisations de stations et, notamment, sur les implantations en première couronne. C’est un sujet qui fait l’objet de nombreuses rumeurs, sachant que les Communes susceptibles d’être concernées par des aménagements de voirie nécessaires n’ont à ce jour aucune information sur ce qui est prévu.

Pierre Hémon m’assurait en début de semaine qu’il y aurait bien 40 stations sur les 100 nouvelles en première couronne, ce que Gérard Claisse avait refusé de confirmer en séance il y a peu. Pourquoi un tel manque de transparence ? Pourquoi ne pas donner à voir l’état des discussions ? Pourquoi ne pas solliciter l’avis de notre conseil sur cette répartition des stations ?

Décidément, la gouvernance politique de cette métropole reste un mystère opaque.

Pour l’instant, nous espérons que Pierre Hémon était suffisamment informé pour que son assurance se vérifie.

Je vous remercie.

M. le PRÉSIDENT : Monsieur Millet, je vous le redis -comme ça, vous l’aurez entendu deux fois dans la même soirée- 80 stations, dont 40 qui sont hors de Lyon et Villeurbanne et nous allons aller dans chaque Commune et, dans chaque Commune, nous allons proposer des stations Vélo’v et nous allons proposer des emplacements qui conviennent à la Commune et ce, dans toutes les Communes de la Métropole.

Pour des représentants à l’écoute des personnels !

N° 2018-2710 - Conseil d'administration de l'Université Lumière Lyon 2 - Désignation -

M. le Conseiller MILLET : Cette délibération nous conduit à désigner un représentant titulaire et un suppléant pour le Conseil d’administration de l’Université Lyon 2.

Nous savons bien que les désignations dans les organismes extérieurs se font pour l’essentiel, comme pour la Commission permanente, au sein de l’exécutif et comme on voit à quel point les élections municipales et métropolitaines, pourtant encore lointaines, préoccupent nombreux d’entre vous, nous nous doutons que l’heure n’est pas aux ouvertures politiques.

Cependant, l’université est l’objet depuis des années de restructurations lourdes qui impactent fortement la vie des personnels comme des étudiants et ce n’est pas étranger aux mouvements sociaux qui agitent les universités en ce moment. Vous pouvez vous rassurer en affirmant qu’il ne s’agit que de minorités, certains diront même de « minorités dangereuses », mais la vérité est que la grande masse des acteurs de l’université est de plus en plus inquiète de vos réformes, de votre modèle d’une université de la concurrence, de la sélection des étudiants comme des chercheurs et des laboratoires. Mais la déclaration des présidents d’université avertissant que, sans crédits supplémentaires pour accompagner la loi, cette réforme -pourtant nécessaire- est vouée à l’échec devrait vous alerter.

C’est pourquoi nous considérons que nos représentants dans les Conseils d’administration doivent être à l’écoute de l’ensemble des acteurs de l’université. Pour l’instant, ils sont pratiquement les représentants du Gouvernement pour défendre et voter les réformes, prenant systématiquement la position contraire aux élus des personnels et des enseignants.

Nous demandons que nos représentants s’engagent à rencontrer les élus des personnels avant chaque Conseil d’administration et nous transmettent un rapport annuel sur leur rôle dans ces conseils, leurs contacts avec les autres élus et le bilan de leurs votes.

Nous ne voterons pour aucun candidat qui ne prendrait pas cet engagement.

Ne nous privez pas de nos précieux opérateurs de terrain !

N° 2018-2712 - Programme métropolitain d'insertion pour l'emploi (PMI'e) 2016-2020 - Évolution du GIP Maison Lyon pour l'emploi en GIP Grand Lyon insertion pour l'emploi - Avenant -

Mme la Conseillère PIETKA : Monsieur le Président, chers collègues, la délibération soumise à notre approbation est l’évolution du GIP de la Maison Lyon pour l’emploi en un GIP métropolitain pour l’insertion et l’emploi. Si vous le voulez bien, mon propos portera sur les trois délibérations relatives au PMI’e et au PTI.

La façon dont cet outil évolue est un choix de l’exécutif métropolitain que notre groupe votera nolens volens, autrement dit, pour les non-latinistes, comme un moindre mal mais sans grand enthousiasme.

Au travers des trop nombreuses pages de cette délibération et des deux suivantes usant d’une « novlangue » en vogue dans toutes les « technostructures », les cabinets et autres découvreurs de choses déjà découvertes, il s’agit finalement de points très simples que l’on pourrait résumer par :

  • On rappelle que l’on a pris la main sur le social et l’insertion.
  • On se dote d’un outil qui nous convient pour gérer cela.
  • On emploie des personnels ad hoc chargés de faire le lien entre le monde économique et les demandeurs d’emploi (bénéficiaires du RSA essentiellement), alors que des spécialistes de la relation entreprise existent déjà depuis longtemps sur nos territoires, dans les Communes et chez les partenaires de l’insertion dont les Missions locales, acteur numéro 1 de l’emploi des jeunes ; finalement, on n’a pas découvert l’Amérique…
  • On étend à tout le territoire de la métropole la manne des fonds européens, en conservant, il est vrai, une attention particulière pour les villes qui comptent le plus de publics déshérités ; je pense à l’est lyonnais qui concentre pauvreté, isolement, exclusion à un point tel que ses élus avaient créé, il y a plus de 20 ans, le PLIE Uni-Est.
  • On entend assurer les Communes et les partenaires que tous seront associés et entendus.

Pardonnez-moi ce raccourci mais, en 4 minutes, je ne peux aller qu’à l’essentiel.

Au détour des rapports 2712, 2713 et 2714, vous revenez sur les trois axes principaux du PMI’e. Permettez-moi quelques remarques sur ceux-ci :

1- Développer l’offre d’insertion par les entreprises… Il ne suffit pas d’affirmer cela pour que les entreprises deviennent soudainement le bras armé de l’insertion des publics les plus éloignés de l’emploi. Que vous le vouliez ou non, elles seront -comme toujours- portées vers les publics les plus immédiatement employables, et les CLEE n’y changeront rien, même s’ils connaissent particulièrement bien leur territoire ; vous leur assignez comme mission avant tout d’être au service du développement économique.

2- Développer une offre de service orientée vers l’accès à l’activité des bénéficiaires du RSA… Même si vous affirmez vouloir l’élargir à d’autres publics, -et je veux bien vous croire- vous vous concentrez sur vos compétences obligatoires !

Or, outre les inégalités territoriales que nous craignons, notre sentiment profond est que l’effort doit porter en priorité et plus que jamais sur les moins de 25 ans, en mettant en œuvre toute la palette d’outils à notre disposition, sur nos territoires respectifs, pour éviter à tous ces jeunes en échec scolaire, en rupture sociale ou familiale, de se retrouver sans perspective. Je suis déjà intervenue sur ce sujet, sans doute parce que je suis présidente de Mission locale. Il serait en effet dommage d’attendre que ces publics en grandes difficultés conjuguées atteignent l’âge du RSA (25 ans) alors que nous disposons de moyens bien rodés pour les remettre en piste bien avant. Vous ne l’ignorez pas : nous avons dans nos villes, nos quartiers, des opérateurs historiques, qui ont une connaissance du terrain telle qu’ils sont capables de faire du cas par cas, « de la dentelle », de détecter des problèmes familiaux émergents, de mobiliser en quelques coups de téléphone les autres intervenants du quartier, de loger un jeune en errance ou de mettre un mineur à l’abri en quelques heures ! Combien d’années faudra-t-il aux CLEE pour atteindre un tel degré de connaissance ?

Alors, de grâce, ne nous privez pas de nos précieux opérateurs de terrain ; ne les sacrifiez pas sur l’autel de la réussite économique !

Je vous remercie.