Archives de catégorie : Finances et Institutions

Faire plus sur l’offre… plus sur l’accès… plus sur le maintien… pour relever le défi du mal-logement…

N° 2016-1257 +N° 2016-1258 - Actions favorisant l'accès et le maintien dans le logement +Parc privé existant - Actions favorisant l'information, l'accompagnement des ménages et le développement d'une offre de logements abordables et de qualité -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, n’en déplaise à monsieur Girard, un Communiste fier de citer François Mauriac : « Seule dans sa masse, la classe ouvrière est restée fidèle à la patrie profanée ». L’anticommunisme mène toujours au même endroit !

Ces délibérations prolongent les actions et dispositifs cruciaux face à la crise du mal-logement. Nous les voterons.

Le rapport régional de la Fondation Abbé Pierre en rappelle le contexte : une démographie dynamique, une progression du chômage et de la pauvreté et, derrière un maintien apparent de la construction sociale, une forte progression des PLS qui ne répondent pas à la situation de la majorité des demandeurs. Il confirme d’ailleurs le rôle inégal du développement métropolitain ; et je citais tout à l’heure la construction de logements qui a baissé de 10 % dans la région alors qu’elle progresse sur la Métropole.

On ne peut parler de l’accès au logement sans situer ce contexte dominant de l’insuffisance de l’offre, quantitativement mais pas seulement. Une étude récente constate que, si le parc social augmente, le parc PLAI diminue malgré les constructions. Le résultat est connu, sur la file d’attente des demandeurs de logements bien sûr et, en bout de chaîne, sur le nombre des demandeurs d’hébergement en attente dans le Rhône qui augmente de 1 % par mois : 8 805 fin 2015, pour moitié issus du 115. Le nombre de recours DALO augmente et seulement 14 % ont été relogés, les deux tiers ayant reçu un avis défavorable. L’engorgement du DALO met la Préfecture dans une situation ingérable. De nombreuses attributions deviennent d’ailleurs difficiles, l’accompagnement social nécessaire est fragilisé par les ruptures qu’impliquent des changements de territoires et nous n’avons pas d’évaluation des suites des attributions DALO.

La Fondation Abbé Pierre conclut en espérant que le prochain PLALHPD sera ambitieux pour prendre ce sujet à bras-le-corps. C’est dans cet esprit que nous proposons que, loin d’une simple reconduction, il innove et affirme son objectif de réduire significativement le mal-logement.

Car les assignations et décisions d’expulsions pour impayés continuent à augmenter de plus de 1 % par an. Les demandes de concours de la force publique augmentent un peu moins, ce qui montre l’importance de tout le travail social réalisé et, en même temps, son insuffisance pour renverser la tendance. L’exemple de Vénissieux où le nombre de concours diminue alors que le nombre d’assignations augmente montre l’efficacité des dispositifs soutenus dans cette délibération, expérimentés à Vénissieux, comme les CCAPEX qu’il faut généraliser.

Mais, comme le disait Michèle Picard le 2 mai dernier, si le travail social redouble face à l’urgence, le compte n’y est pas. Vous lui avez répondu, monsieur le Président, qu’il fallait des expulsions pour que les opérateurs du logement acceptent de construire. Réponse bien politicienne ou alors vous connaissez mal la ville et son dynamisme du logement, comme la qualité des relations entre la Ville et les acteurs du logement. Ils savent, eux, que le travail préventif et Politique de la ville contre les expulsions est au contraire un atout, une bataille pour le droit au logement sans laquelle tous se retrouvent face à l’augmentation sans fin des attributions prioritaires.

Lors de la Conférence intercommunale du logement, un Maire de l’ouest lyonnais disait : « L’expulsion ne règle rien, une famille expulsée dans ma Commune a été relogée en Droit au logement opposable (DALO) quelques semaines plus tard, à quelques mètres de son ancien logement ». Oui, la bataille de Vénissieux contre les expulsions est la pointe avancée de la revendication de la Fondation Abbé Pierre d’interdire toute mise ou remise à la rue sans solution.

Le prochain Plan local d’action pour le logement et l’hébergement des personnes défavorisées (PLALHPD) devrait affirmer ce principe. L’expulsion sans relogement n’est jamais une solution.

Concernant la Maison de la veille sociale (MVS), on ne peut qu’être frappé par le ratio des opérations pérennes rapportées aux nouvelles demandes : seulement 38 %. Comment se satisfaire d’un tel résultat ? Là encore, le PLALHPD devrait y répondre avec de nouveaux moyens. Pour cela, nous avons besoin d’une connaissance beaucoup plus fine des parcours, autant de l’hébergement que du suivi des locataires en procédure d’expulsion. Nous ne connaissons de ces parcours de vie chaotiques et précaires, de tous ceux qui cherchent désespérément l’accès ou le maintien dans le logement, que des cas particuliers et quelques éléments statistiques globaux comme les orientations MVS ou les assignations du Tribunal. Certains semblent avoir les données quotidiennes des situations suivies par la MVS mais pas nos Communes qui ne sont, dans ces dispositifs, que des demandeurs ; allo le 115 et, le plus souvent, malheureusement, pas de solution. Nous avons besoin d’un véritable observatoire partagé des parcours d’hébergement, d’expulsion et de relogement qui sont étroitement liés, ce qui suppose un véritable lien entre tous les acteurs, dont la MVS et les Communes.

Nous vous avons entendu, monsieur le Président, évoquer la pression que les demandeurs d’asile et les réfugiés mettraient sur le système global de l’hébergement. Nous avons entendu des messages répétés de tous ceux qui parlent de fluidifier le système. Considérant que, de toute façon, nous ne pouvons pas faire plus sur l’offre et qu’il faut donc « faire tourner » en quelque sorte ce qui serait non pas un droit mais le cadeau d’un logement aidé ; comme le dénonçait ce Premier Ministre qui aime à jouer aux durs : le logement social ne doit pas être une rente de situation.

Mais les chiffres de la vacance des attributions comme les données sociales des locataires, tout montre au contraire que le logement social ne résiste pas à la pression qu’exerce la paupérisation croissante dans notre Métropole pourtant si dynamique pour les catégories socioprofessionnelles supérieures ; la contradiction entre la mobilisation de l’offre pour les publics prioritaires et l’objectif affiché de mixité sociale éclatent toujours plus fortement.

Oui, si nous voulons relever le défi du mal-logement, il nous faut faire plus, nettement plus, sur tous les aspects : plus sur l’offre, plus sur l’accès, plus sur le maintien.

Je vous remercie.

Vallée de la chimie… et avenir industriel…

N° 2016-1238 - Agenda 21 Vallée de la chimie - Programme d'actions 2016 - Subventions -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président et chers collègues, brièvement, nous ne voudrions pas que le travail cinématographique sur l’histoire de la Vallée de la chimie ne finisse, d’ici quelques années, dans un musée du souvenir. C’est pourquoi nous souhaitons qu’au niveau du travail sur le soutien à la Vallée de la chimie, on en ait une vue plus globale. Ici, c’est une petite action avec l’association des entreprises et des Communes. Mais nous savons que, dans la commission Urbanisme, habitat, logement et politique de la ville, une présentation du Plan directeur de la Vallée de la chimie a été faite où on voit qu’on a 100 M€ d’argent public, dont 32 M€ de la Métropole, sur un certain nombre d’actions dans cette Vallée de la chimie, sur laquelle nous nous inquiétons de son avenir industriel. Peut-être savez-vous que Solvay a arrêté, il y a un an, une activité sur le site historique de Rhodia.

Quel est le bilan global d’activité et de la production réelle sur la Vallée de la chimie ? On parle parfois de l’avenir de la raffinerie ; surtout, quels sont les moyens mobilisés au total ? Nous sommes tout à fait favorables à l’aménagement urbain de cette vallée (les enjeux de déplacements, de cadre de vie, de relations avec les entreprises) mais, au total, combien d’argent public est dépensé dans cette vallée ? Quels sont les montants cumulés du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) touché par les entreprises ? Quels sont les montants de Crédit d’impôt recherche ? Et quels sont les investissements privés dans cette vallée ?

Nous pensons que nous avons besoin d’un vrai bilan de nos relations avec ces entreprises et d’un bilan, notamment, sur l’emploi. Lorsqu’on regarde les premiers éléments du Plan directeur de la Vallée de la chimie, on évoque des centaines d’emplois liés à un certain nombre de projets mais on ne parle jamais des suppressions.

Alors, là encore, comme je l’évoquai dans le Schéma de développement économique, il y a tout de même un grand écart entre la présentation du discours sur l’avenir de la Vallée de la chimie et le vécu des salariés et des habitants qui voient, eux, les suppressions. Nous demandons donc qu’un vrai bilan contradictoire du développement de la Vallée de la chimie soit fait, associant bien sûr les entreprises mais aussi les syndicats, les Communes et les associations et qu’on ait une approche globale des investissements, des aides fiscales et de leurs conséquences sur l’emploi.

Près d’une million d’euros sur deux ans !

N° 2016-1209 - Prestations d'assistance technique, juridique et financière en matière d'usages et de services numériques -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, si nous comprenons la nécessité de faire appel à des compétences de haut niveau pour nous donner une véritable maîtrise d’ouvrage dans le développement de nos politiques numériques, on se trouve, avec cette délibération, dans un certain flou pour accompagner des études dont on se demande le rapport avec des opérations concrètes, qui sont par ailleurs attendues. C’est notre première remarque.

Nous avons une étude en cours pour un Schéma directeur de l’aménagement numérique et, si nous comprenons bien, il s’agit de conduire des études qui permettront de mieux réaliser cette étude d’un schéma directeur qui proposera sans doute d’autres études. Rappelons-nous que nous avons délibéré fin 2015 pour une subvention de la Caisse des dépôts pour aider les études de ce schéma directeur qui devait être -je cite- « soumis à l’approbation du Conseil métropolitain courant 2016, après concertation avec l’ensemble des acteurs publics et privés du territoire ». Il serait, sans doute, souhaitable que la concertation commence.

D’autant que nous sommes en plein déploiement de notre Réseau d’initiative publique (RIP) par la DSP confiée à la société Covage. Où en est-on ? Les Communes qui possèdent des fibres ont-elles été consultées ? À quelles conditions le réseau en cours de déploiement peut-il réutiliser des infrastructures Communales ou intercommunales existantes ? Les Maires souhaitent toujours être informés de l’avancement du déploiement de la fibre en général qui était annoncé en nous appuyant sur les conventions signées avec les opérateurs. Heureusement que les nécessités de voirie, entre autres, font que les opérateurs parlent aux Maires !

La deuxième remarque porte justement sur la place que la stratégie d’une Métropole numérique fait aux Villes numériques, problème bien entendu en lien avec la conception des rapports entre la Métropole et les Communes et, donc, avec notre Pacte de cohérence métropolitain. Il est significatif que, dans ce type de délibération, les Communes ne soient pas citées. Pourtant, elles agissent dans le monde numérique, elles développent des portails, des comptes familles, des paiements en ligne et elles ont bien besoin d’une vision plus globale. Pour le coup, la Métropole nous paraît tout à fait pertinente pour apporter une telle vision à condition, bien sûr, de prendre en compte les Communes, à la fois dans leurs besoins et comme acteurs dans la validation de ces études.

Au total, près d’un million d’euros sur deux ans, sur une situation aussi vague, nous nous abstiendrons.

La politique ne sort pas grandie quand elle capitule devant la finance !

N° 2016-1225 - Rapport sur la désensibilisation de la dette toxique -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président et chers collègues, cette délibération s’inscrit dans la suite des trois rapports votés lors de notre séance du 21 mars, qui nous autorisaient à recourir au fonds de soutien concernant les prêts toxiques et donc, corollaire obligatoire, à renoncer à toute action contentieuse avec les banques. Par ces mêmes délibérations, l’assemblée métropolitaine vous autorisait, sous seule condition d’avoir obtenu 33 % des indemnités de remboursement anticipé sous forme d’aide du fonds de soutien, à procéder à toute action nécessaire à la désensibilisation et au refinancement des emprunts visés dans cette délibération.

Notre groupe Communiste, Parti de gauche et républicain a voté contre ces délibérations -et je crois qu’il était le seul- parce que nous refusons cet accord perdant-perdant pour les habitants au profit des banques, des marchés financiers et nous refusons aussi ce blanc-seing qui vous est donné. Car, dans la mesure où votre seule obligation est de nous informer, les élus se sont liés les mains et, en cas de désaccord avec vos actions, ne peuvent même pas engager un recours puisque cette délibération et d’autres qui suivront éventuellement ne seront pas mises au vote.

Je fais un petit détour, monsieur le Président, pour revenir au fond : vous avez dit récemment qu’à la place du Président de la République, vous auriez employé plutôt le 49.3 contre ceux qui descendent aujourd’hui dans la rue et se mettent en grève pour défendre le droit du travail, refuser le tout-pouvoir au patronat, le « no future » pour la jeunesse ; ceux-là n’ont toujours pas dit leur dernier mot et vont encore vous surprendre dans les jours qui viennent, ceux qui, comme vous, croient que la messe est dite et enterrent un peu vite les conflits sociaux.

Nous ne sommes pas étonnés de vos propos, monsieur le Président. Cela fait un moment que vous affirmez que vous ne voulez pas déranger les marchés financiers, comme votre favori monsieur Macron. Mais les banques, elles, n’ont pas eu besoin d’utiliser le 49.3 à votre égard pour obtenir gain de cause, c’est-à-dire rentrer dans leur argent volé aux contribuables, tandis que ces mêmes contribuables sont soumis à une quadruple peine : après avoir payé le coût d’intérêts exorbitants au travers de leurs impôts locaux, ils vont payer, au travers de ces mêmes impôts, des indemnités et nouveaux prêts et, au travers des impôts sur le revenu, ils vont payer des sommes débloquées par le fonds de compensation et subir les conséquences de toutes ces dépenses supplémentaires sur l’investissement ou les services à la population. Une fois de plus, l’adage appliqué est qu’il est plus facile de faire payer ceux qui ont le moins.

Bien sûr, monsieur le Président, vous n’êtes pas à l’origine de ce scandale d’État car c’est bien de cela dont il s’agit. La France, entre autres, a investi des milliards pour sauver Dexia : 3 milliards d’euros pour lui éviter la faillite, plus 10 milliards de l’État pour garantir les prêts toxiques aux collectivités, plus 90 milliards entre la France, la Belgique et le Luxembourg pour garantir la « bad » banque chargée de faire de l’argent avec des actifs décotés et pourris. Et cette banque Dexia a pu sévir contre les collectivités locales et c’est aussi celle qui a le plus œuvré pour l’évasion des capitaux vers les paradis fiscaux -ce sont d’autres sommes que celles évoquées par notre collègue sur les fraudes au RSA- et c’est aussi la banque la plus citée dans le scandale des Panama papers !

Il est honteux que l’État ait subventionné l’obtention du fonds d’aide à l’abandon des poursuites judiciaires contre les banques mal-prêteuses. Mais, monsieur le Président, vous qui êtes le Président de la grande Métropole de Lyon, vous auriez pu faire preuve d’un peu plus de courage politique et ne pas renoncer aux poursuites juridiques pour faire payer les banques plutôt que les citoyens car d’autres collectivités l’ont fait, ont obtenu des succès et, aujourd’hui, il y a encore cent recours qui vont passer devant la justice. Et vous auriez, en agissant ainsi, soutenu des collectivités, des services publics de la Métropole et du Département car, dans le secteur hospitalier, il y a 212 M€ de prêts structurés, 119 M€ dans les syndicats mixtes et 137 M€ dans les organismes HLM. Imaginons, si vous étiez allé jusqu’au bout, ce qui ce serait passé…

Vous nous aviez promis un accord gagnant-gagnant mais, au total, c’est une indemnité de 424,3 M€ qui sera versée, c’est 95 M€ d’autofinancement, une dette de la Métropole qui s’accroît et surtout un contribuable français ponctionné de 225 M€. Ces sommes, par exemple celle de l’indemnité globale Métropole-Département de 426 759 344 € est supérieure à la masse salariale de la Métropole, elle est six fois le montant des frais financiers envisagé au budget 2016 de la Métropole et c’est quatre fois le montant de l’Allocation personnalisée d’autonomie… J’en passe, et des meilleures !

Monsieur le Président, la politique ne sort pas grandie quand elle capitule devant la finance.

Démarche des Plans de prévention des risques technologiques (PPRT)… démarche importante…

N° 2016-1178 - Programme d'accompagnement, de prévention et de gestion des risques majeurs - Subventions - 2016 -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, permettez-moi de prendre un peu de recul à l’occasion de ces délibérations en disant quelques mots sur la notion de risques et des conceptions politiques qu’elle révèle.

L’évaluation d’un risque révèle toujours des attitudes différentes par rapport à l’avenir, fataliste, idéaliste, opportuniste et les assureurs en ont fait leur métier.

Malgré tant d’éruptions volcaniques depuis Pompéi ou de tsunamis, des hommes habitent des lieux dangereux. À la Faute sur Mer, tous connaissaient les risques, pas que le Maire, tous ceux qui voulaient leur maison dans un coin de paradis. Mais pourquoi je vous parle de risques naturels à propos de risques technologiques ?

Permettez-moi de rappeler un vieux débat entre Voltaire et Rousseau : Voltaire, fataliste, affirmait qu’il fallait accepter les catastrophes naturelles ; Rousseau, progressiste, lui répondait : « Un tremblement de terre dans le désert ne fait pas de morts, c’est la présence humaine qui le transforme en catastrophe ». Le risque est donc toujours social. Oui, Haïti en 2010 est un drame du sous-développement, d’un colonialisme destructeur, rien à voir avec une catastrophe naturelle.

Allons plus loin -je m’autorise une digression- : si le soleil accélérait sa transformation en naine rouge menaçant la terre, serait-ce définitif ? Non, le grand pédagogue, rêveur d’univers, Hubert Reeves évoque l’hypothèse de déplacer la terre ! Il envisage même, devant la mort entropique inéluctable de l’univers, de manipuler des trous noirs.

Je me suis éloigné un instant mais pour montrer que les risques ne sont pas dans les incroyables énergies des réalités physiques et naturelles mais dans la capacité ou non de l’humanité à s’organiser, évaluer, réduire, prévenir et réparer. Il n’y a pas de risques technologiques, il n’y a que des risques de société. L’évaluation d’un risque et des mesures préventives ou correctives réduisant son impact sont toujours des décisions politiques.

Après la première grande contamination radionucléaire artificielle de l’histoire humaine, Hiroshima, la ville détruite et contaminée, a été rendue habitable en quatre ans, avec de larges financements US qui réparaient moralement leur péché tout en ancrant le Japon dans l’alliance atlantique et, le cynisme triomphant n’ayant pas de limites, en étudiant de près les conséquences de leur acte, dont je rappelle qu’il était totalement inutile au plan militaire dans une guerre mondiale finissante.

L’anniversaire de l’accident de Tchernobyl est l’occasion de débats vifs suite à l’article de la revue Nature évoquant une augmentation de la biodiversité dans la zone d’exclusion. Mais ils révèlent aussi -et surtout, pour moi- l’impact de l’effondrement de l’URSS qui a suivi de près l’accident, de ces villages reconstruits laissés pour compte par la restauration capitaliste. Oui, la catastrophe est toujours sociale.

Noël Mamère, peu suspect de sympathie Communiste, disait d’ailleurs, après avoir dénoncé les risques nucléaires, que le plus important était le refus du modèle de société que suppose un modèle énergétique avec nucléaire. Nous n’avons pas le même projet de société mais voilà le vrai débat : non pas quelle société sans risques mais quelle société pour maîtriser les risques, quelle société tout court.

C’est pourquoi la démarche des Plans de prévention des risques technologiques (PPRT) est importante. Elle dit que nous pouvons maîtriser des risques majeurs si nous prenons les mesures nécessaires de réduction, de prévention, de protection. Nucléaire, chimie, pétrole, ce ne sont pas les techniques qu’il faut interroger mais les organisations qui s’en servent. Permettez-moi de prendre un exemple : ce n’est pas la gare de Sibelin ni la raffinerie qu’il faut mettre en cause mais bien l’organisation logistique entre elles, ce qui justifie notre réserve sur le PPRT de la Vallée de la chimie ; tout ce qui cache les logiques d’un système derrière le masque des risques dits naturels ou dits technologiques travaille en fait au profit du système.

Face aux risques, il y a le cynisme du capitalisme froid de l’assurance qui calcule ce qu’il peut faire payer pour couvrir ses clients et comment il doit se couvrir jusqu’à cet assureur en dernier ressort qu’est toujours l’État, c’est à dire la collectivité humaine ! Le capitalisme s’est toujours développé en reportant ainsi les risques sur les autres et le Socialisme réel a malheureusement joué trop souvent le mimétisme. Ce n’est pas un hasard si nous parlons de « plans de prévention », personne n’imaginerait parler de « marché de prévention », personne n’accepterait qu’on se limite à financer une assurance risque. Le plan -vous voyez le hasard, monsieur le Président, de l’ordre des délibérations, je réponds à votre dernier commentaire-, c’est-à-dire la décision politique d’orienter les ressources en fonction de l’intérêt général est l’outil de la maîtrise des risques et donc, plus généralement, de la maîtrise publique d’une société humaine complexe.

Cette démarche des PPRT nous montre qu’une autre voie de développement est possible, donnant au politique le rôle décisif pour orienter et contrôler le marché, et sortir enfin de cette préhistoire humaine qu’est le capitalisme.

Je vous remercie.

Le travail, la création et l’entreprise sont pleinement partie prenante de la société…

N° 2016-1155 à N° 2016-1157 - Lyon_Ville de l'Entrepreneuriat (L_VE) - Subventions - 2016 -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, nous voterons ces trois délibérations car nous soutenons tout ce qui peut contribuer à créer de l’activité économique et de l’emploi mais nous mesurons bien sûr en même temps les limites de ce qui est décrit ici et qui ne contrebalancera ni les délocalisations, ni les fermetures d’entreprises, ni les licenciements des grands groupes industriels, les suppressions de postes dans les services publics, aux Hospices civils de Lyon (HCL), y compris dans les Communes, suite aux baisses de dotations.

Faut-il en faire la liste ? Véninov, par exemple, qui a supprimé 87 emplois en 2011 ; le repreneur Windhager n’a jamais recréé les 60 à 80 emplois annoncés et envisage la fermeture de la toute petite ligne de production qui subsiste. On pourrait parler de Bosch France, presque 1 000 emplois supprimés depuis 2008, malgré un bénéfice du groupe avoisinant les 5 milliards en 2015 et le risque d’une délocalisation en Turquie pour 2017, avec la fermeture de la dernière ligne de fabrication de moteurs diesels. Sur le même site, plus de 150 emplois menacés à Bosch Rexroth, 40 à Sillia sur les panneaux solaires. Ce n’est pas étonnant que les salariés de ce site industriel, regroupant trois grandes entreprises aujourd’hui menacées de disparition, soient largement mobilisés et dans la rue pour protester contre la loi El Khomri.

Bosch a été une des premières entreprises à imposer de travailler plus pour gagner moins au nom de l’emploi. Chacun peut mesurer aujourd’hui le résultat de ce type de mesure que monsieur Macron et madame El Khomri veulent aggraver jusqu’à remettre en cause totalement un Code du travail, sur lequel pesaient fortement les conquêtes sociales du CNR et de mai 1968.

Décidément, nous sommes toujours bien confrontés à ce vieux paradoxe : c’est bien le patronat, ceux qui s’enrichissent le plus sur le travail, ce sont bien ceux-là qui défendent le moins l’emploi, le détruisent si nécessaire au regard de leurs objectifs de profit ; et tant pis pour le coût social et humain de telles mesures !

Quant à l’emploi public, il faut tout de même rappeler, par exemple, que la fermeture programmée de l’hôpital Charial et le transfert des services concernés équivaudra, pour les HCL, à la suppression de 15 emplois temps plein, que de très nombreux collègues aujourd’hui n’obtiennent jamais les remplacements nécessaires d’enseignants faute de recrutements suffisants, notamment en Titulaires sur zone de remplacement (TZR), professeurs remplaçants, et que le manque d’enseignants dans certaines disciplines, notamment en langues, remet en cause complètement la mise en œuvre de la réforme des collèges. Et j’ai parlé des problèmes des Communes.

Nous n’entamerons donc pas l’air « des Trompettes de la renommée » devant ces délibérations. Mais si ces subventions à diverses associations et dispositifs donnent une chance à des femmes et des hommes de réaliser leurs projets, de créer des emplois supplémentaires, nous n’allons sûrement pas les bouder, surtout quand ils visent les femmes, premières touchées par le chômage et les bas salaires ou des populations qui viennent de quartiers en Contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) pour qui l’accès à l’emploi est particulièrement difficile.

Voyez, monsieur le Président, nous, élus Communistes, nous pensons que le travail, la création et l’entreprise sont pleinement partie prenante de la société. C’est pour cela, d’ailleurs, que nous refusons que les actionnaires y soient les seuls décideurs. Nous avons d’ailleurs initié, à Vénissieux, une charte signée par 25 des principales entreprises de la ville, avec l’objectif notamment de multiplier les passerelles entre les jeunes de nos quartiers et les entreprises. Nous nous battons pour obtenir des engagements sur l’insertion et l’emploi des entreprises qui s’installent sur la ville.

C’est pourquoi je profite de cette intervention pour vous dire combien nous avons trouvé votre attitude peu républicaine, sur la Commission locale d’insertion (CLI) 9. Votre obstination à ne pas en confier la présidence à un élu Vénissian de la majorité municipale conduite par Michèle Picard relève du non-sens quand on sait que, sur cette CLI, près de 70 % des bénéficiaires sont Vénissians. Vous avez mis un an pour arriver à exclure les Conseillers métropolitains de cette CLI, allant jusqu’à modifier, par arrêté, le règlement des CLI pour pouvoir nommer un Président du collège « entreprises » comme Président. Vous avez désigné le Directeur de l’unité territoriale et non pas un Conseiller métropolitain comme représentant de la Métropole, créant ainsi une situation d’exception pour cette CLI et vous lui avez confié la présidence de l’instance de médiation car nous imaginons bien que cela n’intéressait guère votre Président, monsieur José Félix du groupe ALDES. Il n’y aura donc pas d’élu métropolitain dans cette instance. Seuls les représentants des deux Maires en tant que Présidents des Centres communaux d’action sociale (CCAS) y siègeront. Il n’y a pas de quoi être fier, monsieur le Président, d’autant que vous avez ainsi ouvert, quasi clandestinement, un précédent qui pourra s’appliquer à d’autres CLI.

C’est un climat tendu de ces instances, notamment sur ce territoire où le chômage et l’exclusion font des ravages. Nous espérons surtout que vous ne serez pas amené un jour à regretter de vous être ainsi privé de la légitimité des élus dans ces instances.

M. LE PRÉSIDENT : Merci beaucoup. Monsieur Kimelfeld, quelques mots.

M. le Vice-Président KIMELFELD : Quelques mots très rapides pour donner quelques éléments à madame Burricand : pour lui dire d’abord que je viens d’écrire à madame le Maire de Vénissieux pour repréciser le fonctionnement de la Commission locale d’insertion (CLI) plénière et de la CLI qui traite des cas individuels et je voudrais repréciser que, oui bien sûr, c’est un dirigeant d’entreprise -vous l’avez dit- qui préside à la CLI plénière. En aucun cas, il n’intervient sur les cas individuels. Je crois qu’il faut bien le préciser ici pour ne pas tomber dans la caricature. Il faut rajouter aussi que, bien sûr, les élus de Vénissieux, comme les élus de la CLI, sont invités à la CLI plénière notamment.

Je voudrais simplement dire aussi qu’en matière d’insertion, on ne peut pas fonctionner par soustraction mais plutôt par addition de compétences ; c’est l’ambition que nous avons sur cette CLI et nous l’avons sur les autres en invitant le monde économique.

Je crois, madame Burricand, que si on veut demander des efforts aux entreprises en matière d’insertion, il faut éviter que l’on tombe trop vite dans la caricature des entreprises. Puis, au passage, Lyon_Ville de l’entrepreneuriat accompagne la création d’entreprises, donc quelque part accompagne les créateurs et moi, ce que je souhaite aux créateurs d’entreprises c’est qu’ils deviennent de grands patrons à la tête de grandes entreprises avec beaucoup d’emplois.

Je vous remercie.

M. LE PRÉSIDENT : Merci. Quelques mots simplement pour dire à madame Burricand que je partage partiellement son analyse, tout du moins le début, à savoir que oui, une société c’est compliqué, que les entreprises ne sont pas là pour toujours, qu’il faut donc toujours en créer des nouvelles sous peine d’avoir des difficultés.

C’est pour cela que nous avons mis en place ce dispositif comme Lyon_Ville de l’entrepreneuriat qui nous permet de créer quatre à cinq fois plus d’entreprises que ce que nous faisions il y a une dizaine d’années. C’est pour cela que l’Association pour le développement économique de la région lyonnaise (ADERLY) prospecte à l’étranger pour essayer de faire venir à Lyon un certain nombre d’entreprises dans notre Métropole. Vous voyez, c’est compliqué, déjà pour un certain nombre d’entreprises, de grandes entreprises françaises : par exemple je discutais avec des chefs d’entreprises il y a quelque temps, ils me disaient : « Vous voyez, sur la France, c’est à peu près 8 à 9 % de nos parts de marché ; sur l’Europe, c’est 20 % de nos parts de marché. » et, donc, il faut essayer de faire en sorte qu’il y ait un attachement fort avec un territoire, que l’on peut faire uniquement par le fait de développer une université, de la recherche, de la formation qui soit d’excellence et donc qu’ils aient un intérêt à pouvoir rester dans notre territoire et c’est ce que nous faisons.

Je crois que nous ne le réalisons pas si mal parce que je ne sais pas si vous avez lu la dernière enquête de l’INSEE ; je vous donnerai les références et vous verrez que les deux tiers des emplois créés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes au cours des six derniers mois l’ont été dans la Métropole de Lyon. Ce n’est pas si mal et c’est peut-être parce que nous donnons une certaine image de la Métropole.

Vous voyez, évidemment, c’est mieux si on apparaît un peu tournés vers ces complémentarités entre l’université, la recherche et l’entreprise pour attirer des entreprises, en particulier des entreprises étrangères, que si vous voyez des choses sur les écrans de télévision, où ça brûle partout ; on va dire que c’est plus attractif pour les entreprises étrangères et, donc, c’est pour cela que nous essayons de mener la politique que nous menons dans cette agglomération.

Mme la Conseillère PICARD : C’est pour ça qu’on vous demande une université à Vénissieux !

Pour un vrai bilan des pôles de compétitivité en terme d’emploi, et notamment d’emploi industriel !

N° 2016-1158 + N° 2016-1159 - Pôles de compétitivité - Subventions -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, ça tombe bien, la pédagogie est l’art de la répétition, je vais donc pouvoir répéter ce que vous n’avez pas entendu dans l’intervention de madame Burricand. En tout cas, pas la peine d’une intervention longue pour expliquer qu’il est devenu impossible de voter toute délibération sur ces pôles de compétitivité qui multiplient les financements publics pour des groupes qui détruisent toujours plus d’emplois.

Vous nous direz que la courbe du chômage est en train de s’inverser, même si vous savez bien que les chiffres surprenants du chômage, les derniers, traduisent surtout une explosion pas du tout surprenante des radiations. Mais comme ce qui nous intéresse n’est pas de savoir si François Hollande pourra ou non se représenter en 2017, nous répétons ce que des milliers de salariés voient partout en France, et dans la région Rhône-Alpes et dans l’agglomération lyonnaise, et que des dizaines de militants d’entreprises ont partagé samedi lors des rencontres Communistes de Vénissieux sur ce sujet : l’emploi industriel continue à reculer et, avec lui, la création de richesses qui permet le développement réel des emplois de services et non pas de ces jobs, stages, domestiques et autres sous-emplois à la Uber.

Le délégué syndical de Peugeot nous disait qu’au-delà des 3 000 emplois perdus du site fermé d’Aulnay en 2013, qui ont fait la une des médias, ce sont 17 000 emplois qui ont été supprimés dans ce groupe en France. Le délégué syndical d’Alstom Énergie, devenue General Electric, vous donne les nouvelles du plan de 1 500 suppressions d’emplois en France, pour ce groupe dont nous finançons massivement le projet à Villeurbanne. Les grévistes de Bosch dénoncent les milliers d’emplois perdus et occupent le site de Vénissieux ; sans doute n’avez-vous pas eu le temps de rencontrer le Président de Bosch pour le convaincre de l’attachement au territoire. Pour info, ils étaient attendus ce matin par des vigiles et des huissiers, montrant à quel point le dialogue social à l’allemande a les mêmes limites que le dialogue social à la française.

J’arrête là pour ne pas être long mais voilà la vérité de cette « économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ». Vous aurez reconnu le discours européen de Lisbonne qui est à la base de cette démarche des pôles de compétitivité.

Nous avions déjà demandé, avec d’autres, un vrai bilan de ces pôles en terme d’emploi, et notamment d’emploi industriel. Et je suis désolé pour notre ami Max Vincent mais je voudrais bien qu’il nous donne les chiffres de l’emploi industriel à Lyon ; dans l’agglomération lyonnaise, c’est une chose mais à Lyon, ce serait assez rigolo. Pour ceux qui connaissent le troisième et le huitième, il est devenu évident que ce n’est pas leur objectif et qu’ils servent bien d’autres intérêts.

Nous ne sommes pas opposés, bien sûr, aux projets eux-mêmes et donc notre groupe s’abstiendra sur ces délibérations.

M. LE PRÉSIDENT : Merci bien. Encore quelques mots parce qu’effectivement, vous avez raison, la politique, c’est l’art de la pédagogie. C’était Lénine qui disait : « La politique c’est trois choses : expliquer, expliquer et expliquer ». Donc, j’explique.

Donc, si j’ai à expliquer, je vous dirais que l’on a essayé, dans un certain nombre de pays à travers le monde, de créer une économie totalement administrée et apparemment cela n’a pas très bien marché. Si l’Union soviétique s’est effondrée à un moment donné, c’est parce que l’on avait un modèle d’économie administrée et cela a été l’effondrement. Vous comprenez, nous sommes comme vous des réalistes, nous ne voulons pas reprendre des modèles qui se sont effondrés. Donc nous essayons ici, modestement, dans notre agglomération, de développer des modèles un peu nouveaux et qui nous permettent de développer l’emploi. Vous avez raison sur un point, c’est qu’en France, au cours des dix, quinze dernières années, on a laissé tomber l’emploi industriel parce qu’il y avait à un moment donné une thématique qui était que, finalement, il suffisait de se développer sur les services et que, c’était fondamental, on pouvait laisser l’emploi industriel aux autres. Quand on regarde aujourd’hui ce que sont les services dans l’agglomération lyonnaise, pour deux tiers ce sont des services à l’industrie. Donc il faut bien qu’il y ait un peu d’activité industrielle pour pouvoir continuer à développer les services aux industries.

Nous avons continué à avoir une base économique relativement importante. Relativement importante, vous le savez, je vous le répète chaque jour, sur les sciences du vivant, relativement importante sur les cleantechs, relativement importante sur le numérique, notamment appliqué par la Ville et c’est parce que nous avons cette base-là qu’aujourd’hui, notre tertiaire se développe. Excusez-moi du peu mais dans les récents classements -et je vous invite à aller voir « Why invest in Lyon ? », vous verrez le classement qui a été fait des villes européennes sur le tertiaire placé par Ernst & Young, en dehors de Londres et Paris-, nous sommes aujourd’hui classés septième ville en Europe, nous étions vingt-cinquième il y a une vingtaine d’années !

Voilà c’est cela le modèle. Et comme vous êtes quelqu’un qui aime l’économie, je m’étonne que vous n’adhériez pas encore au modèle lyonnais. Mais je ne désespère pas, un jour, de vous en convaincre.

Austérité, ça se poursuit !

Les années se suivent et se ressemblent… La situation pour le plus grand nombre et les collectivités locales s’aggrave… Le pays est en proie à des souffrances sociales grandissantes… Les politiques d’austérité menées depuis des années font des ravages pour la vie des classes populaires et moyennes de même que pour l’accomplissement des missions publiques, pourtant si nécessaires à la vie des habitants. Tout va mal, mais le Gouvernement persiste dans ces choix libéraux assumés. Il n’y a qu’à voir le Projet de loi contre le Droit du travail, le Medef l’a rêvé, la Droite n’a pas osé aller si loin, Hollande-Valls le font ! Pour notre Métropole, les baisses des dotations de l’État vont représenter un coût estimé à 1,2 milliard d’ici 2020. Et le Président de la Métropole qui continue à « pleurnicher » sur ces baisses, alors qu’il les soutient et les vote au national.

Avec des répercussions, bien évidemment, sur les politiques publiques. Cadrage et diminution des subventions à caractère social, -6 %, en fait -8,1 % sur 2015. Volonté affichée « d’économiser » 175 millions sur le budget de fonctionnement : masse salariale à peine maintenue, cadrage 0 % nous dit-on et chacun sait ce que cela veut dire, réductions dans les services et, donc, dans les actions de proximité…

Et avec cela, l’opacité sur les emprunts toxiques. Ces emprunts contractés par le Département, avec des actions frauduleuses des banques, qui vont coûter pour notre collectivité 150, peut-être 200 millions. Il y a là nécessité de ne pas stopper les actions en justice contre ces mêmes banques et ne pas leur payer des taux d’intérêt usuraires. Mais pour l’instant silence, négociations en coulisse, sans aucune information pour le public ni même pour les élus.

Transparence et refus de l’austérité restent notre choix et nous devrons, avec vous, l’imposer par l’action.

Le groupe Communiste, Parti de gauche et républicain appelle, une nouvelle fois, à plus de Gauche !

N° 2016-1010 + N° 2016-1011 - Budget primitif 2016 -

M. le Conseiller GENIN : Monsieur le Président, je ne vais pas reprendre ici l’ensemble des arguments que nous avons déjà pointés lors du Débat d’orientations budgétaires.

D’abord, nous partageons avec vous -mais j’ai cru comprendre avec tout le monde- le constat d’un environnement financier politique bien sombre mais, à la différence de beaucoup d’autres, nous, nous pensons qu’effectivement, cet environnement ne vient pas de rien et les choix faits au niveau national répondent toujours aux mêmes logiques, ces logiques de réduction des politiques publiques d’un côté, des cadeaux toujours de plus en plus importants au grand patronat, toujours donc dans la lignée des exigences ultralibérales de l’Europe.

Même s’il avait été élu pour une autre politique, le Président de la République et son Gouvernement poursuivent toujours dans cette logique, avec toujours les mêmes résultats. Et donc, monsieur le Président, ici comme ailleurs, comme dans l’ensemble des autres collectivités locales, nous subissons les effets de cette politique. Cela a été rappelé, oui : d’ici la fin du mandat, c’est 1,2 milliard d’euros de moins que nous n’obtiendrons pas et encore, monsieur le Vice-Président l’a justement rappelé, il a parlé d’une réforme menaçante avec la réforme de la DGF parce qu’effectivement, les mauvais coups peut-être vont continuer si cette politique-là est suivie.

Vous nous parlez, monsieur le Vice-Président, de marges de manœuvre, beaux mots mais, en vérité, ce sont toujours des reculs dans les actions de proximité, des travaux de voirie, de propreté, dans nos politiques publiques avec, notamment, l’option 0 % sur le chapitre personnel ; c’est moins de personnel, soyons clairs, mutualisé ou pas. Là aussi, on se paie parfois de mots : « mutualisons », « marges de manœuvre » -mais le résultat effectivement, concrètement, on le connaît par avance- et un effort donc « très substantiel », disait le rapport, sur les dépenses de personnel ; oui, c’est bien un effort très substantiel, beaucoup trop substantiel selon nous.

Un plan d’économies dont on ne sait d’ailleurs toujours pas comment il va s’appliquer très concrètement. J’ai entendu tout à l’heure parler d’une réduction des subventions. Nous ne pensons pas que de réduire de 6 M€ par exemple la subvention au SYTRAL aille vraiment dans le sens de ce que nous souhaitons, à savoir une politique publique renforcée, notamment dans le domaine des transports en commun.

Finalement, les seules dépenses qui augmentent, ce sont les dépenses à caractère social. Certains s’en satisfont ; nous, nous pensons que, malheureusement, 7 % d’augmentation du RSA ce n’est pas un choix, c’est la conséquence de l’augmentation du nombre de bénéficiaires du RSA et, là aussi, c’est une conséquence de choix politiques.

Donc, sur le fond -et je n’aborderai pas la question des emprunts toxiques, nous y reviendrons sur les délibérations suivantes-, le budget présenté subit ces décisions nationales, ces politiques que, malheureusement monsieur le Président, vous continuez à soutenir ; je crois même d’ailleurs que vous souhaitez que cela aille encore plus sur les chemins libéraux ; vous n’êtes pas le seul d’ailleurs, votre Vice-Président également, si respectable. Mais, même si effectivement on n’en est tout de même pas au niveau de monsieur Cochet, tout de même, ces choix-là nous inquiètent.

Donc le groupe Communiste, Parti de gauche et républicain, qui vous appelle une nouvelle fois, monsieur le Président, à plus de Gauche, s’abstiendra sur le budget ; le Vice-Président membre de notre groupe le votera, comme l’année dernière.

Je vous remercie.

Pour plus de transparence !

N° 2016-1014 - Taux 2016 de la Taxe d'enlèvement des ordures ménagères -

Mme la Conseillère PIETKA : Monsieur le Président et chers collègues, cette délibération est l’occasion de vous demander, monsieur le Président, de nous fournir une meilleure transparence sur le bilan économique de la gestion des ordures ménagères dans son ensemble. Ceci aurait pour intérêt d’ailleurs de mettre un terme à un débat malsain qui court depuis des années sur la facturation de ce service aux usagers par rapport au coût réel du service et dont la presse et une certaine association de consommateurs se font régulièrement l’écho.

Certes, il faut financer des dispositifs pour le traitement des ordures ménagères, particulièrement des incinérateurs mais ceux-ci sont en partie financés par la vente de chaleur et le détail de leur amortissement gagnerait à être connu. Nous aurions intérêt à ce que tout ceci soit plus transparent.

Au bout du compte, si marge il y a réellement entre le coût de l’enlèvement des ordures ménagères et la facturation aux usagers, pourquoi ne pas communiquer sur l’affectation de cette marge ? Nous aimerions vous entendre, monsieur le Président, sur une présentation du financement des incinérateurs, du financement de leur renouvellement, avec la part payée par la chaleur et la part payée par la taxe des ordures ménagères.

Cette marge pourrait permettre une augmentation des dépenses liées à l’amélioration qualitative de la collecte, collecte sélective, coordination avec les bailleurs dans les quartiers populaires -je pense notamment à une augmentation du nombre des « ambassadeurs du tri »-, collecte des marchés forains sujet sensible et récurrent de propreté pour toutes les Communes-, et tout cela suppose une articulation pour un effort partagé pendant les marchés, qui semble pouvoir s’inscrire parfaitement dans la notion de compétence articulée du pacte de cohérence métropolitain.

Dans la même optique, ne conviendrait-il pas de diligenter une étude en vue d’une réponse publique au défi de la collecte en provenance des commerces, avec l’objectif d’une collecte sélective des petits commerces tout en restant dans le principe de la TEOM ? Je ne parle pas ici d’une quelconque redevance !

Bref, ceci renvoie à la question d’un budget annexe, ce qui pourrait être tout à fait pertinent. En effet, pourquoi celui-ci existerait-il pour l’eau et non pas pour les déchets ?

Je vous remercie.