Mme la Conseillère ARTHAUD : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, cher.e.s collègues, mon intervention ne portera pas sur le complément à la délibération que nous avions adopté en septembre 2023, mais sur le projet de réaménagement de l’îlot Milan. En effet, dans ce projet de réaménagement, que nous soutenons dans son ensemble, est évoquée la création d’une crèche.
Je voudrais attirer votre attention sur ce point précis, et me faire le relais d’une revendication portée, depuis de nombreuses années, par le syndicat CGT du centre commercial de la Part-Dieu. Alors qu’environ 5 000 salarié.e.s travaillent sur ce site, dont 75 % de femmes -et que, parmi ces femmes, 81 % ont moins de 40 ans-, aucune solution de garde pour les enfants n’est proposée ni par les employeurs ni par la direction du centre commercial. Pour les travailleuses, soumises à une amplitude horaire très large, dans un centre commercial ouvert tous les jours de la semaine, cela signifie, pour beaucoup, des temps partiels contraints. Contraints parce que la réduction de leur temps de travail est une nécessité pour s’occuper dignement de leurs enfants. Contraints parce que leur salaire, surtout à temps partiel, ne leur permet pas de vivre dignement. Nous savons tous ici, et j’ai croisé d’ailleurs certains d’entre vous hier au rassemblement féministe contre l’extrême droite, que l’émancipation des femmes passe par un travail, un salaire et des conditions de vie dignes. Or, dans l’état actuel des choses, une des conséquences des conditions de travail particulièrement difficiles au centre commercial de la Part Dieu (il n’y a pas de salle de pause, pas de parking gratuit, pas de crèche, etc.), c’est un turn-over particulièrement élevé. Les salariées ne restent pas au centre commercial de la Part Dieu, ce qui signifie -en plus de la précarisation de ces emplois- des coûts importants pour les employeurs pour le recrutement et la formation.
C’est pourquoi je porte la parole des salariées de la Part Dieu qui se mobilisent pour l’ouverture d’une crèche. L’ouverture de cette crèche, dans le cadre du projet de réaménagement de l’îlot Milan, peut être une opportunité pour répondre à la demande et aux besoins des salariées. Peut-on envisager des places attribuées, prioritairement, aux enfants des salariés du centre commercial dans cette crèche ? Si oui, est-il envisageable alors de demander une participation financière du groupe Westfield, qui ne prend pour le moment pas cette question en compte ?
Je sais, madame Vessiller, que vous avez déjà été interpellée sur ce sujet, mais je tenais à l’aborder en conseil de la Métropole pour appuyer et rendre publique cette demande légitime des salariés. Aujourd’hui, le plus grand centre commercial d’Europe en centre-ville ne prend aucune mesure en faveur des salariés, et ce serait un geste très apprécié et très attendu de la part des salariés que d’avoir une structure de garde d’enfant à proximité.
Je vous remercie.
La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/8vpjwzLuqc4?t=24838