La double page du Progrès de ce 14 avril, à la gloire de Gérard Collomb, confirme une Guerre du Trône dont les habitants de l’agglomération n’ont que faire. La réalité sociale et politique de la métropole est le lourd résultat de la politique métropolitaine que les Présidents concurrents Collomb et Kimelfeld ont construit ensemble. La fracture sociale et citoyenne est profonde dans cette métropole qu’ils nous ont vendu comme un modèle d’attractivité, un modèle de l’humain et de l’urbain. Mais la réalité est une métropole de la concurrence exacerbée des territoires, des Communes, des couches sociales.
Peu importe le bal des ego, ou des générations ! Ce n’est pas l’âge des artères de Gérard Collomb qui pose problème, et tant mieux s’il peut encore faire du sport. Mais Bouteflika n’aurait pas été sur un fauteuil roulant, le peuple algérien aurait quand même protesté contre un système politique dépassé. Ce dont souffre Gérard Collomb, c’est de l’âge de ses idées : de vieilles idées que le marketing de la société du spectacle ne rend que plus artificielles, déconnectées de la vie réelle des milliers d’habitants de l’agglomération.
Si les grands projets ne manquent pas dans cette métropole des startupers, la transformation de l’Hôtel-Dieu en hôtel de luxe résume la pensée Collomb, cette pensée toute macroniste qui veut nous faire croire au ruissellement de l’attractivité économique vers le social. La crise sociale et politique de la France depuis des mois, et qui a provoqué le retour de Collomb à Lyon, repose justement sur ce mensonge ressenti avec colère par les travailleurs pauvres et précaires, les mal-logés et demandeurs en attente, les pauvres et migrants espérant une aide, les jeunes qui, de stages en échecs, ne peuvent construire leur avenir et la grande majorité de ces salariés qui perdent du pouvoir d’achat et ont le sentiment d’un déclassement en plein cœur de la Ville Lumière !
Gérard Collomb semblait découvrir une France fracturée en quittant le ministère de l’Intérieur : « À force de vivre côte à côte, on finira par vivre face à face » ! Mais il ne peut comprendre que ce sont justement ses idées qui produisent les fractures sociales, culturelles, géographiques qui renvoient les Français les uns contre les autres.
Il a construit une métropole-principauté contre la République une et indivisible, contre la République des droits et des services publics -avec un statut spécifique qui met en cause la loi comme l’expression de la volonté générale, en cohérence avec son soutien à la casse de ce qui reste des services publics (EDF, SNCF), poussant à des statuts propres à chaque agglomération. C’est dans cette logique qu’il a refusé un Pacte métropolitain respectant les Communes.
Sa métropole est celle de la concurrence des régions, à l’échelle européenne comme nationale : l’attractivité lyonnaise se faisant au détriment de la région urbaine, aggravant sans cesse les déplacements pendulaires vers Lyon. Sa métropole est celle de la concurrence des territoires et des Communes : la dynamique économique de l’agglomération entièrement tournée vers la stratégie métropolitaine, concentrée dans le cœur d’agglomération.
Sa métropole est celle des inégalités, d’une véritable ségrégation territoriale. Au contraire de tous les discours, les écarts de revenus moyens s’accroissent entre les Communes et les quartiers : Lyon devenant la ville des cadres supérieurs ayant chassé la presque totalité de ses ouvriers, en même temps que la presque totalité de ses usines manufacturières.
Sa métropole est celle des mobilités contraintes. L’abandon du rail dans les politiques métropolitaines, depuis des décennies, laisse l’agglomération sans alternative sérieuse à la voiture hors ville centre. La dénomination marketing d’ « Anneau des sciences » pour le Tronçon ouest du périphérique ne peut masquer l’incapacité à décider une transformation complète des priorités et un investissement démultiplié pour les transports en commun.
Oui, la métropole de Gérard Collomb est la métropole des concurrences, des inégalités, des injustices ! C’est la métropole que poursuit David Kimelfeld, avec la même majorité politique « de Gauche et de Droite ». Gérard Collomb, c’est cette évolution -du parti Socialiste vers la Droite- qui a fait pratiquement disparaître la Gauche, dans l’agglomération comme au plan national.
Nous appelons tous les habitants de l’agglomération à dire à Gérard Collomb : « Ça suffit ! »
L’heure n’est pas à adouber de nouveaux seigneurs mais à permettre aux habitants de décider. Il faut en finir avec cette métropole des concurrences, des inégalités, des injustices. Nous renouvelons notre appel au rassemblement pour créer la surprise et rendre la Métropole à ses habitants ! Nous appelons tous les habitants de l’agglomération à se rassembler pour construire la Métropole de la solidarité et de la coopération, appuyée sur des Communes fortes et respectées, pour réduire les inégalités sociales et les fractures urbaines et remettre les décisions qui engagent leur avenir dans les mains des habitants.